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REVUE DEMOSPHERIQUE
12 août 2007

Techniques et Innovations industrielles au service d'un parti politique ?

Dimanche 12 août 2007

In LE BLOG D' HYPOS

Ces échanges parfois musclés sont nourris par les apports de certains internautes qui proposent à la réflexion collective des modèles ou des exemples tirés de la vie des entreprises.


Crimes de lèse-majesté ? Les tollés sont fréquents face à ces propositions issues du monde économique et de nombreux militants estiment qu’un parti politique n’a rien à voir avec ces organisations « commerciales ».


Je suis de ceux qui défendent l’idée qu’au contraire, une organisation, qu’elle soit politique ou industrielle, répond à certains principes identiques et que des pratiques mises en œuvre dans les entreprises pourraient avantageusement être appliquées au sein de structures politiques.


La première question à se poser concerne la finalité d’un parti. Il va de soit que la démarche militante vise à défendre un projet de société qu’on ne peut comparer à un simple produit de consommation. Néanmoins, il existe également des entreprises qui commercialisent des concepts et non pas des produits manufacturés. Or qu’est ce qu’un projet politique sinon un concept que l’on souhaite voir adopté par un grand nombre de citoyens ?


Un parti politique se doit de persuader du bien fondé de son projet et de remporter avec succès certaines étapes clés nommées « élections ». On peut donc trivialement considérer qu’un parti politique est une structure « monoproduit » qui doit remporter la victoire face à des « concurrents » lors « d’appels d’offres » régulièrement organisés.


J’imagine la mine consternée de certains lecteurs …


Trop souvent on considère en France que les démarches commerciales et les techniques marketing sont des pratiques honteuses, que les entreprises sont le lieu de toutes les compromissions les plus mercantiles et que les outils et méthodes industrielles sont bassement manipulatoires. Dans le même temps, beaucoup allèguent que la politique est un « monde d’idées » humainement plus ambitieux et prestigieux.


Et pourtant … Il est simple de constater que le monde politique est souvent le siège de pratiques beaucoup plus viles que celles dont on peut être témoin en entreprise. Que la vie politique est faite de combats et de déchirements bien plus douloureux que ceux en général subis dans les organisations industrielles.


Parce que la concurrence y est plus rude qu’ailleurs, parce que les projets politiques ne sont que des « promesses » que peu se sentent tenus de respecter, parce que les enjeux financiers sont largement aussi importants que les enjeux « philosophiques », parce que les échéances sont suffisamment rares pour que chacune des élections soit une compétition qu’il est quasiment vital de gagner pour un parti, en politique, la fin justifie trop souvent les moyens… Et, en regard, le monde de l’entreprise semblerait bien tendre …


Un parti politique c’est un double mécanisme :

Une machine à penser qui doit créer, innover, construire, proposer et une machine à gagner qui doit critiquer, démontrer, combattre, convaincre, persuader, séduire, prouver…

Comment ne pas faire de parallèle entre un parti politique et une entreprise industrielle qui doit, elle aussi, créer et innover puis défendre ses parts de marché ?


Et pourquoi, dès lors, serait-il si insensé de citer comme facteurs de succès d’un parti politique ce qui fait le succès de certaines organisations commerciales ?


Pourquoi ne parlerait-on pas de culture commune comme on parle de culture d’entreprise ? De réseaux de réflexion transversaux ? De « fertilisation croisée » pour encourager les échanges et l’autoformation entre groupes d’origines différentes ? De formation ? De « recrutements » qui permettrait aux meilleurs « profils » d’être investis pour les échéances électorales ? Pourquoi, au lieu de commettre des statuts compliqués et figés, ne pourrait-on, comme dans certains secteurs, rationaliser la gestion par des métarègles pour éviter de tomber dans la bureaucratisation et pour favoriser l’autonomie des groupes de travail ? . Pourquoi les approches d’organisation innovantes qui ont fait leurs preuves en entreprise seraient-elles bannies du monde politique ?



De la même façon, qu’il soit politique, industriel, associatif voire familiale, un groupe humain répond aux mêmes fonctionnements entre individus. Les leviers de motivations, les principes de communication, les conflits et les alliances, les luttes de pouvoir et les ambitions personnelles s’y expriment et s’y déroulent selon des modèles récurrents. Pourquoi serait-il inconvenant d’appliquer à un mouvement politique les solutions qui, dans d’autres types de groupes, harmonisent et fluidifient les relations humaines ?


Faut-il nécessairement que le monde politique soit à la traine des sociétés privées, qu’il soit moins innovant, plus conservateur ? Quand va-t-on oser moderniser en profondeur la vie politique française en lui injectant des démarches nouvelles ? Quand saura-t-on abandonner les vieilles lunes utopistes qui plombent les partis politiques français en refusant d’admettre que la politique n’est pas uniquement un jeu d’intellectuels mais un domaine concurrentiel comme un autre ?



Le Modem, mouvement nouveau qui appuie son essor sur une technologique récente, sur des adhérents venus d’horizons divers et sur une approche politique inédite, peut être le premier parti français à oser sa « révolution culturelle », à affirmer que non seulement les innovations de l’industrie ne sont pas tabous mais qu’elles sont au contraire bienvenues et opportunes, à mettre en œuvre des solutions qui n’ont encore jamais été testées dans le monde politique.

Sur certains forums, les débats font rage pour savoir quelles devrait être à terme l’organisation du Modem.

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