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REVUE DEMOSPHERIQUE

24 octobre 2007

Les députés qui ont voté contre la loi Hortefeux

IN SARKOFRANCE

Voici la liste exhaustive des députés qui ont voté contre "l'ensemble du projet de loi relatif à la maîtrise de l'immigration, à l'intégration et à l'asile" (texte de la commission mixte paritaire), dite loi Hortefeux. Sur 577 députés, 27 absents, 33 abstentions, 517 suffrages exprimés, 282 votants en faveur de la loi, 235 contre la loi. Voici la liste des 235 opposants.

GROUPE UMP (4 opposants sur 321): MM. François Goulard, Franck Marlin, Guy Teissier et André Wojciechowski

GROUPE SOCIALISTE, RADICAL, CITOYEN ET DIVERS GAUCHE (201 CONTRE sur 203): Mmes Patricia Adam, Sylvie Andrieux, MM. Jean-Marc Ayrault, Jean-Paul Bacquet, Dominique Baert, Jean-Pierre Balligand, Gérard Bapt, Claude Bartolone, Jacques Bascou, Christian Bataille, Mmes Delphine Batho, Chantal Berthelot, M. Jean-Louis Bianco, Mme Gisèle Biémouret, MM. Serge Blisko, Patrick Bloche, Daniel Boisserie, Maxime Bono, Mme Marie-Odile Bouillé, M. Christophe Bouillon, Mme Monique Boulestin, M. Pierre Bourguignon, Mme Danielle Bousquet, MM. François Brottes, Alain Cacheux, Jérôme Cahuzac, Jean-Christophe Cambadélis, Thierry Carcenac, Christophe Caresche, Mme Martine Carrillon-Couvreur, MM. Laurent Cathala, Bernard Cazeneuve, Guy Chambefort, Jean-Paul Chanteguet, Gérard Charasse, Alain Claeys, Jean-Michel Clément, Mme Marie-Françoise Clergeau, MM. Gilles Cocquempot, Pierre Cohen, Mmes Catherine Coutelle, Pascale Crozon, M. Frédéric Cuvillier, Mme Claude Darciaux, MM. Michel Debet, Pascal Deguilhem, Mme Michèle Delaunay, MM. Guy Delcourt, Michel Delebarre, Bernard Derosier, Michel Destot, Marc Dolez, René Dosière, Julien Dray, Tony Dreyfus, Jean-Pierre Dufau, William Dumas, Mme Laurence Dumont, MM. Jean-Louis Dumont, Jean-Paul Dupré, Yves Durand, Mme Odette Duriez, MM. Philippe Duron, Olivier Dussopt, Christian Eckert, Henri Emmanuelli, Mme Corinne Erhel, MM. Laurent Fabius, Albert Facon, Mme Martine Faure, M. Hervé Feron, Mmes Aurélie Filippetti, Geneviève Fioraso, M. Pierre Forgues, Mme Valérie Fourneyron, MM. Michel Françaix, Jean-Claude Fruteau, Jean-Louis Gagnaire, Mme Geneviève Gaillard, MM. Guillaume Garot, Jean Gaubert, Mme Catherine Génisson, MM. Paul Giacobbi, Jean-Patrick Gille, Mme Annick Girardin, MM. Joël Giraud, Jean Glavany, Daniel Goldberg, Gaëtan Gorce, Mme Pascale Got, MM. Marc Goua, Jean Grellier, Mme Elisabeth Guigou, M. David Habib, Mme Danièle Hoffman-Rispal, M. François Hollande, Mme Sandrine Hurel, M. Christian Hutin, Mme Monique Iborra, M. Jean-Louis Idiart, Mme Françoise Imbert, MM. Michel Issindou, Eric Jalton, Serge Janquin, Henri Jibrayel, Régis Juanico, Armand Jung, Mme Marietta Karamanli, M. Jean-Pierre Kucheida, Mme Conchita Lacuey, MM. Jérôme Lambert, François Lamy, Jack Lang, Jean Launay, Jean-Yves Le Bouillonnec, Mme Marylise Lebranchu, MM. Patrick Lebreton, Gilbert Le Bris, Jean-Yves Le Déaut, Michel Lefait, Jean-Marie Le Guen, Mme Annick Le Loch, M. Patrick Lemasle, Mmes Catherine Lemorton, Annick Lepetit, MM. Bruno Le Roux, Jean-Claude Leroy, Bernard Lesterlin, Serge Letchimy, Michel Liebgott, Mme Martine Lignières-Cassou, MM. Albert Likuvalu, François Loncle, Victorin Lurel, Jean Mallot, Louis-Joseph Manscour, Mmes Jacqueline Maquet, Jeanny Marc, Marie-Lou Marcel, MM. Jean-René Marsac, Philippe Martin, Mmes Martine Martinel, Frédérique Massat, MM. Gilbert Mathon, Didier Mathus, Mme Sandrine Mazetier, MM. Michel Ménard, Kléber Mesquida, Jean Michel, Didier Migaud, Arnaud Montebourg, Pierre Moscovici, Pierre-Alain Muet, Philippe Nauche, Henri Nayrou, Alain Néri, Mmes Marie-Renée Oget, Françoise Olivier-Coupeau, Dominique Orliac, M. Christian Paul, Mme George Pau-Langevin, MM. Germinal Peiro, Jean-Luc Perat, Jean-Claude Perez, Mmes Marie-Françoise Pérol-Dumont, Sylvia Pinel, Martine Pinville, M. Philippe Plisson, Mme Catherine Quéré, MM. Jean-Jack Queyranne, Dominique Raimbourg, Simon Renucci, Mmes Marie-Line Reynaud, Chantal Robin-Rodrigo, MM. Alain Rodet, Marcel Rogemont, Bernard Roman, René Rouquet, Alain Rousset, Patrick Roy, Michel Sainte-Marie, Michel Sapin, Mme Odile Saugues, M. Christophe Sirugue, Mme Christiane Taubira, M. Pascal Terrasse, Mme Marisol Touraine, MM. Jean-Louis Touraine, Philippe Tourtelier, Jean Jacques Urvoas, Daniel Vaillant, Jacques Valax, André Vallini, Manuel Valls, Michel Vauzelle, Michel Vergnier, André Vézinhet, Alain Vidalies, Jean-Michel Villaumé, Jean-Claude Viollet et Philippe Vuilque

GROUPE GAUCHE DÉMOCRATE ET RÉPUBLICAINE (23 CONTRE sur 24) Mme Marie-Hélène Amiable, M. François Asensi, Mmes Huguette Bello, Martine Billard, MM. Alain Bocquet, Patrick Braouezec, Jean-Pierre Brard, Mme Marie-George Buffet, MM. Jean-Jacques Candelier, André Chassaigne, Yves Cochet, Jacques Desallangre, Mme Jacqueline Fraysse, MM. André Gerin, Pierre Gosnat, Maxime Gremetz, Jean-Paul Lecoq, Noël Mamère, Roland Muzeau, Daniel Paul, François de Rugy, Jean-Claude Sandrier et Michel Vaxès

GROUPE NOUVEAU CENTRE (4 contre sur 21): MM. Stéphane Demilly, Jean Dionis du Séjour, Jean-Christophe Lagarde et Claude Leteurtre

DÉPUTÉS NON INSCRITS (3 opposants sur 7) : MM. François Bayrou, Thierry Benoit et Jean Lassalle

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24 octobre 2007

Vitrolles : Quand l’UMP recycle le passé …

IN JEAN-CLAUDE MATHON  VITROLLES

Mercredi 24 octobre 2007 :

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Depuis quelques temps, les observateurs politiques de la vie vitrollaise pouvaient se poser la question de savoir si l’UMP locale est réellement l’UMP ou un simple ersatz de l’extrême droite vitrollaise.
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Depuis quelques jours, il semble bien que le Front National et Eric Grandviergne en particuliers ait trouvé la réponse à cette question. En effet, le candidat FN aux municipales, à peine sa candidature déclarée, lance un appel du pied voyant à Christian Borrelli, le candidat UMP, lui proposant ni plus ni moins qu’une alliance, et ce dès avant le résultat du premier tour : « Avec quatre membres du FN, nous sommes prêts à le (NDLA : Christian Borrelli) rejoindre et à le soutenir s’il nous accepte en places éligibles sur sa liste Vitrolles Unie ».
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Mais avait-il réellement besoin d‘appel du pied. On peu aussi se poser cette question en observant le piquant de la situation de la droite locale qui, bien loin des aspirations et des valeurs de l’UMP nationale, se complait dans une stratégie politicienne digne d’un mauvais roman de gare.
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Le piquant de la situation, c’est quand on découvre l’équipe qui entoure le candidat UMP aux municipales. On peut aussi se demander si nous ne nous trouvons pas dans une optique de retour au pouvoir de l’équipe ayant dirigée la mairie sous les Mégret. On ne compte plus les membres de cette équipe se trouvant désormais au 33 Place de Provence. C’est probablement ce qu’à l’UMP on nomme le renouvellement des cadres !

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Autre questionnement : Quand le candidat Front National fait sa demande d’alliance à l’UMP dans un hôtel dirigé par un haut cadre local de « Vitrolles-Unie », par ailleurs ancien conseiller municipal sous les Megrets et désormais proche de Christian Borrelli, est-ce bien innocent ?

Comment peut-on annoncer fièrement que l’on « prépare l’alternance politique », que l’on va « rassembler tous les courants de la droite républicaine », « Être attentif aux intérêts de Vitrolles » Proposer « un projet jeune et ambitieux » quand on s’entoure de membres d’une ancienne municipalité qui n’ont pas été capables de le faire quand ils étaient au pouvoir et encore moins quand ils étaient dans l’opposition.
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« Alternance politique » avec des conseillers municipaux depuis dix ans à la mairie …
« Etre attentif .. » Ne l’auraient-ils pas été durant ces dix ans ?
« Projet jeune » … Avec ces vieux « requins » de la politique …
Drôle de conception de l’alternance, de l’écoute et de la jeunesse !

Alors, si les anciens colistiers des Mégret sont si formidables que cela pour être recyclés par l’UMP locale, pourquoi ces anciens colistiers ne font pas plutôt une alliance de « Vitrolles Unie » vers « Vitrolles en tête » plutôt que l’inverse, ce serait plus clair pour des électeurs qui se demande à la fois à quel jeu joue la droite locale et où se trouve l’opposition lors des conseils municipaux.

Nicolas Sarkozy a donné espoir aux français d’une autre politique, une politique d’ouverture allant vers l’avant, vers l’avenir …

Visiblement, « Vitrolles Unie » a compris le message en transformant l’ouverture en fermeture et l’avenir en passé !

16 octobre 2007

GUY MOQUET RECYCLE

16 octobre 2007

Mercredi 17 octobre : café démocrate à l'Imprévu

IN MIP

Afin de poursuivre le débat sur la consultation des militants pour l'investiture des têtes de listes aux élections municipales, nous vous invitons demain, mercredi 17 octobre à partir de 20H pour un Café Démocrate à l'Imprévu, 35 rue Didot, Paris 14ème, Métro Pernety.

Nous vous y attendons nombreux, faites passer le message à vos amis, contacts, sur vos blogs...

12 octobre 2007

Et sans doute encore un de moins...

IN LE BLOG D'ARNAUD LEHMAN

Il y a déjà quelque temps que je le pressentais et disait que cela arriverait sans doute, certains ne voulaient pas me croire mais :

Cavada (UDF-Modem) n'exclut pas d'entrer au gouvernement

AFP - Vendredi 12 octobre, 09h48

PARIS (AFP) - Le député européen Jean-Marie Cavada (UDF-Modem) n'a pas exclu vendredi de rejoindre le gouvernement de Nicolas Sarkozy, tout en précisant qu'il faudrait "voir dans quelles conditions" une telle entrée pourrait avoir lieu.

Alors que son nom a été cité pour être tête de liste UMP aux municipales à Paris, M. Cavada s'est dit, sur Canal+, "plutôt pas" intéressé par une candidature à ce scrutin. "Moi, je suis là où je suis, déjà que j'ai à peine trois ans de vie centriste, j'ai pas envie d'aller me rebaptiser ailleurs".

"Je ne me sens pas réellement l'homme d'une situation municipale", a-t-il ajouté, avouant ne pas avoir "une idée très précise de ce qu'il faut faire dans tel ou tel arrondissement".

M. Cavada a affirmé que "personne ne (lui) a proposé d'intégrer le gouvernement depuis le 2e tour de la présidentielle".

Mais comme on lui demandait s'il était intéressé par un poste ministériel, il a répondu : "Il faut voir un peu dans quelles conditions". "Je ne vais pas changer les options qui m'ont amené vers le centre et notamment le centre-gauche", a-t-il nuancé.

Selon lui, le président Nicolas Sarkozy, "très astucieusement, applique ce que peut-être il avait dans la tête, mais qu'en tout cas" le leader du Modem François Bayrou "avait dit publiquement dans sa campagne". L'eurodéputé a toutefois regretté "une confusion, un élargissement des fonctions, des étiquettes politiques extraordinairement bizarre". "On ne sait plus qui défend quel point de vue, à l'exception probablement de Martin Hirsch qui visiblement n'est pas décidé à bouger, à changer son socle de valeurs, et j'ajoute :

Quid du MoDem alors? Si l'une de nos dernières personnalité un peu médiatique rejoint Sarkozy...

Nous avons un espace pour exister, mais l'hémorragie perpétuelle ne peut que nuire au mouvement, à être toujours dans la reconstruction, que construit on au final?

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10 octobre 2007

Service public - Technologies & Libertés

IN ATRAXOSPHERE

A (ré)écouter, ce numéro de Service Public sur France Inter animé par Isabelle Giordano. L'émission de ce matin, intitulée "Surveillés, fichés …quand les objets du quotidien jouent à Big Brother" fait le point sur les dérives et les atteintes aux libertés individuelles générées par les nouvelles technologies, en compagnie de l'excellent Alex Türk (président de la CNIL), de Claude-Marie Vadrot et de Dominique Thouvenin. Malgré quelques clichés et l'impossibilité de traiter à fond tous les sujets (45 minutes d'émission...), le panorama est plutôt complet et les discussions sont très intéressantes. Archive consultable seulement pendant dix jours.

9 octobre 2007

François Bayrou prépare une vaste offensive sur EADS

IN PIERRE GUILLERY.COM

Un billet lu sur exprimeo.fr : je ne sais pas ce que vaut l'info, mais l'idée est bonne et "ressemble bien" au fondateur du MoDem.

Bayrou_pensil_r François Bayrou tient enfin son dossier de rentrée : Eads. Il entend être à la pointe de la moralisation et s'apprête à tenir des propos très durs sur cette affaire. Persuadé que "le bon peuple" est très sévère pour des comportements de ce type, le leader du MoDem prépare une vaste offensive sur le thème de la moralisation. Pour lui qui entend représenter les "petits" face aux grands groupes d'affaires déjà dénoncés pendant la présidentielle, c'est une opportunité inattendue.

Eads_logojpg Il est certain que dans de nombreux domaines la démocratie française n'est pas une démocratie moderne - notamment dans les liens qu'elle a accepté de maintenir entre des groupes dépendants de commandes publiques et leurs implications dans le domaine de l'information. La situation française est d'une extrême gravité quand on constate que les grands groupes d'informations dépendent à ce point de la commande publique et que cette dernière peut actionner des relais bancaires collatéraux dans des conditions de ce type.

Si l'opposition est offensive sur ce volet, elle dispose d'une fenêtre de tir d'une importance considérable pour dénoncer une logique de la Vème République ou le pouvoir d'Etat "tient" l'information par des groupes liés à la décision publique. Force est de constater que l'opposition quand elle fut au pouvoir n'a pas réformé ce volet de la Vème République - entend-elle le faire désormais ?

C'est la chance de Bayrou que de montrer qu'il est le seul à porter les "vraies réformes" et les "vraies ruptures" renvoyant l'approche présidentielle à des manoeuvres médiatiques. Les conditions d'un rebond s'ouvrent de façon inespérée...

4 octobre 2007

La cible du MoDem : un « 21-Avril constructif. »

IN GROZBULLES

Nous sommes dans la même situation que le Front National des années 1990 et du début des années 2000.

Comme le FN de l’époque, c’est un discours clairement antisystème qui nous a fait connaître une formidable percée électorale : les 19% de 2007. Comme le FN de l’époque, nous avons un leader incontesté porteur d’un message à contre-courant. Comme le FN de l’époque, nous rassemblons peu à peu les déçus du système, les laissés pour compte, ceux qui ne croient plus au « monopole à deux » UMP-PS. Et comme le FN de l’époque, parce que nous voulons changer les règles du jeu qui verrouillent le système, nous sommes boycottés par ce système : microscopique présence médiatique sans rapport avec notre score de 2007, et duopole UMP-PS qui n’envisage le dialogue avec nous que quand il ne peut pas faire autrement pour gagner telle ou telle élection.

L’analogie ne s’arrête pas là. Comme le FN de l’époque, nous subissons régulièrement des départs de hauts cadres de notre mouvement, qui rejoignent un des partis du duopole par hâte de faire progresser leur carrière politicienne . Comme le FN de l’époque, nous avons acquis une base militante forte et très motivée, mais nous manquons d’une organisation rationalisée de tout notre mouvement. Comme le FN de l’époque, nous manquons en particulier de hauts cadres dont la présence puisse rendre notre mouvement plus stable, et mieux structuré. Et comme le FN de l’époque, notre effort de militantisme, bien que largement enthousiaste, manque de professionnalisme, et manque en particulier d’une culture de la formation des militants.

Il est logique que notre situation soit à ce point comparable à celle du FN des années 90 et du début des années 2000. En effet, le MoDem est, comme lui, un mouvement construit sur le tas, autour du message radical de changement des règles du jeu lancé par un meneur antisystème. Nous rencontrons donc les mêmes problèmes que lui, les mêmes obstacles, et les mêmes désavantages.

Notre différence fondamentale avec le FN de l’époque, c’est que nous construisons une révolte constructive. Si nous sommes dans la même situation politique que lui, idéologiquement en revanche, nous sommes son exact contraire. Nous nous proposons d’organiser et de faire triompher une révolte d’ouverture, et pouvant déboucher sur l’arrivée au pouvoir, alors que lui se proposait d’organiser et de faire triompher une révolte fermée, et débouchant sur une impasse.

Etant dans la même situation que le FN des années 1990 et du début des années 2000, mais avec une idéologie contraire, notre objectif doit donc être d’arriver au même résultat de révolte que lui, mais au nom d’une idéologie contraire. Notre but doit être, au nom d’une révolte d’ouverture, de décrocher la qualification au second tour de l’élection présidentielle, afin de faire sauter le duopole UMP-PS.

Notre objectif permanent, notre cap, doit donc être de provoquer un « 21 avril constructif. »

Thomas Guénolé

4 octobre 2007

Free Burma

2 octobre 2007

De la soumission volontaire

IN HYPOS

opression.jpgQue se passe-t-il en France ? Quel phénomène de masse provoque cette inepte inertie de nos compatriotes face à des mesures qui en d’autres temps les auraient projetés dans la rue, banderoles au point, prêts à bloquer la France ?

D’autres époques, pas si lointaines, virent le Français
 moins frileux  pour combattre des décisions gouvernementales peut être moins problématiques pour la démocratie que celles que nous subissons ces derniers temps.

L’attentisme actuel de nos concitoyens interpelle et questionne sur les phénomènes psychosociologiques qui les conduisent à autant de passivité.

L’histoire et la géopolitique regorgent d’exemples où les populations ont accepté, et acceptent encore, sans broncher, les extrémités auxquelles se livr(ai)ent leurs gouvernements. Là aussi, comment une telle soumission est-elle possible ?



Un début de réponse serait l'indifférence des individus, décrite dans un
article précédent.

" La plupart des événements de l'Histoire, même parmi ceux qui furent les plus décisifs pour une nation et un peuple, n'affectent guère la vie privée, individuelle et familiale, des hommes, au-delà du petit cercle des politiques qui sont concernés"



Un autre élément de réponse peut être la déresponsabilistation du citoyen décrite dans le document de Philippe Augier "Le citoyen souverain éducation pour la démocratie" Unesco 1994 Paris :

" Il est clair que la démocratie ne doit être ni une simple technique politique, ni une société productrice de jouissances, ni celle où les citoyens se contentent de choisir ceux qui décideront en leur nom. On ne peut pas résoudre le problème de la coexistence harmonieuse et équilibrée entre tous par le simple processus de l'élection. L'électeur est considéré comme souverain, mais souverain de quoi?

En lui donnant la possibilité d'élire un maire, un député, un chef d'Etat, on ne lui demande pas ce qu'il veut, mais qui il veut. On lui permet de se débarrasser sur quelques-uns de ses devoirs et de ses responsabilités envers le groupe.
En mettant un bulletin dans l'urne, il acquiert une forme de bonne conscience : il a le sentiment d'avoir fait son devoir de citoyen, et d'être conséquemment gouverné comme il le souhaite.

Il n'y a donc plus aucune nécessité pour lui d'infléchir la vie collective par des actions supplémentaires. Il peut s'endormir. d'ailleurs, dans beaucoup de cas il désire être gouverné et non gouverner. L'éducation à la démocratie passe aussi par la compréhension de cette nuance fondamentale. "



Un autre raison à ce phénomène d'acceptation concerne les formes de contraintes sociales qui ont fait l’objet d’une importante réflexion philosophique et sociologique.

L’acceptation s’appuie largement sur des rapports de force et de contraintes que subissent les individus.
C’est le cas de tous les régimes totalitaires.

  • - L’exemple Birman est l’illustration de ces rapports de domination politique fondés sur le triptyque pouvoir / autorité / coercition
  • - Les fausses démocraties africaines - permettant l’avènement de dictateurs qui s’emparent des richesses du pays et condamnent les populations à la misère la plus cruelle - illustrent le phénomène de la contrainte économique (propriété / capital)
  • - Les contraintes culturelles et notamment religieuses conduisent, elles aussi, à la soumission des peuples. Ce sont ces contraintes qu’utilisent les Talibans en Afghanistan ou les Mollahs en Iran.

L’acceptation s’appuie également sur des rapports de soumission qui ne passent plus nécessairement par une contrainte extérieure évidente, mais par une logique de " socialisation à l’auto-sujétion ".

" Il se passe bien quelque chose de particulier du côté de la subjectivité individuelle, notamment de notre rapport à une autorité qui s’affiche de moins en moins comme telle, mais dont nous devançons les désirs inexprimés. "

Les
expériences de Milgram - qui décrypte le principe de l’obéissance, se justifiant par l’acceptation de la puissance légitime du savoir scientifique- sont à ce sujet très inquiétantes car elles démontrent avec quelle facilité l’individu accepte de réaliser des actes qui devraient heurter sa conscience.

" D’une manière générale, l’affaiblissement du lien social, par l’émancipation individuelle et par le productivisme, se marque par l’idée d’un déclin de l’institution coercitive -comme espace d’imposition du réel. Nous serions davantage acteurs de notre propre soumission, au point de participer pleinement et volontaire à l’élaboration de nouvelles pratiques sociales qui aboutissent à un enfermement de notre autonomie dans un espace de plus en plus contrôlé. " (Voir suite du dossier Accepter - Les nouvelles formes de soumissions volontaires)



La soumission trouverait également son origine dans le principe d'autorité profondément inscrit dans notre subconscient.

" Du fait de l'intériorisation sociale millénaire du principe d'autorité, le danger existe qu'il renaisse de ses cendres "

" L'exemple le plus tragique de cette intériorisation est certainement constitué des dérives totalitaires de type fasciste qu'ont connu vers la même époque divers pays d'Europe occidentale, ainsi que la Russie. Elles trouvent leur source dans la psychologie des masses humaines subissant depuis de millénaires l'oppression du système autoritaire patriarcal, qui poussent les hommes dans certaines périodes de crise à préférer l'oppression et l'esclavage à un climat (même chimérique) de désordre et d'insécurité.

L'émergence du fascisme s'explique notamment par divers facteurs socio-économiques (le spectre de la révolution russe de 1917 dans le cas de Mussolini, la crise mondiale du capitalisme de 1929 pour Hitler, etc) mais tout ceci n'explique pas l'apparition du fascisme et encore moins sa possibilité même.

Par contre, on peut affirmer que si le fascisme a pu naître, croître, et vaincre (et simplement exister), c'est parce qu'il exprime la structure autoritaire irrationnelle de l'homme nivelé dans la foule. Un fait psychologique remarquable est que le fascisme n'est pas, comme on a tendance à le croire, un mouvement purement réactionnaire, mais il se présente comme un amalgame d'émotions révolutionnaires et de concepts sociaux réactionnaires, ce qui explique son succès au sein des masses, y compris la classe ouvrière.

Tout pouvoir, même installé par la force et maintenu par la contrainte, ne peut dominer une société durablement sans la collaboration, active ou résignée, d'une partie notable de la population. C'est dans l'esprit de l'opprimé que tout pouvoir trouve d'abord sa force, plus que dans celle des armes. Rien ne paraît plus surprenant [...] que de voir la facilité avec laquelle le grand nombre est gouverné par le petit, et l'humble soumission avec laquelle les hommes sacrifient leurs sentiments et leurs penchants à ceux de leurs chefs.

Au dix-huitième siècle, David Hume nous posait déjà la question de savoir quelle était la cause de cette situation paradoxale, et répondait
: " Ce n'est pas la force ; les sujets sont toujours les plus forts. Ce ne peut donc être que l'opinion. C'est sur l'opinion que tout gouvernement est fondé, le plus despotique et le plus militaire aussi bien que le plus populaire et le plus libre" Voir article



Il faut ajouter à tous ces phénomènes explicatifs, des aspects plus individuels relatifs à la personnalité de certains individus.

Dans son " Études sur la personnalité autoritaire "
, Theodore W. Adorno, Membre de l’Ecole de Francfort qui se penche notamment sur les phénomènes de culture des masses, dresse les portraits psychologiques des individus séduits par le totalitarisme.

" Parmi les personnalités dont la vision du monde est " de nature à indiquer qu'ils auraient été prêts à accepter le fascisme au cas où il serait devenu un mouvement social puissant ou respectable ", on trouve un certain nombre d'individus présentant, on s'en douterait,
des syndromes autoritaires, mais aussi trop " conventionnels ", ou, à l'inverse, excentriques.

Le plus " dangereux ", selon l'étude, est le " manipulateur ". Ce dernier, antikantien par excellence, " traite toute chose et tout le monde comme un objet à utiliser ". Adorno souligne que " ce modèle se trouve chez de nombreux hommes d'affaires ". Généralisation un peu étrange...

On comprend que ce texte n'ait pas toujours été accueilli avec faveur. D'autant que l'auteur va beaucoup plus loin. Il analyse certains " constituants formels " qui lui semblent typiques de ces personnalités autoritaires. Citons, à titre d'exemple, le refus de toute forme d'utopie, " l'indifférence envers le sort des pauvres, tout comme l'admiration pour les gens riches qui ont du succès.

Sans compter la " rage " antifiscale qui est " le point sur lequel la fureur sociale accumulée s'exprime le plus librement ". Adorno n'hésite pas à écrire : " L'homme qui frappe du poing sur la table et se plaint des impôts trop lourds est un " candidat naturel " pour les mouvements autoritaires.

Mais ce discours, qui en irritera plus d'un, s'inscrit dans le cadre d'une pensée libérale. Car ce n'est pas pour Adorno le protestataire impulsif ou le libertaire qui est le meilleur rempart contre les tendances autoritaires mais le " Libéral authentique " qu'il décrit, comme la jeune Daisy Miller du roman de Henry James, à travers son " courage moral " et sa compassion, mais " sans aucune compulsion et sans trace de surcompensation.

Ce texte est plus actuel qu'il n'y paraît. Il devrait par exemple inciter les démocrates d'aujourd'hui à mesurer les dangers d'une société où règne le mélange de cynisme fiscal et de compassion spectaculaire. "
Le Figaro.   




Dans "
Sur la psychologie de masse du fascisme ", Jean-Marie Brohm reprend entre autres les travaux de Adorno et décrit l'ensemble ces phénomènes psychosociologiques qui ont permis l’acceptation du nazisme en Allemagne.

"Un "Führer" ne peut faire l'histoire que si les structures de sa personnalité coïncident avec les structures - vues sous l'angle de la psychologie de masse- de larges couches de la population [...].

"C'est la structure autoritaire, antilibérale et anxieuse des hommes qui a permis à sa propagande d'accrocher les masses. C'est la raison pour laquelle l'importance sociologique de Hitler ne réside pas dans sa personnalité, mais dans ce que les masses ont fait de lui. "

Quand les autres partis furent abolis, le national-socialisme bénéficia à son tour du loyalisme de la population. S’opposer à lui c'était aussi s'opposer à la patrie. Il semble que rien ne soit plus malaisé à l'homme de la rue que de ne pas s'identifier à quelque mouvement important.



Cet dernier article devrait renvoyer chacun de nous à sa propre responsabilité :

En effet, il démontre comment des phénomènes individuels tels que l'indifférence ou l'individualisme peuvent aboutir à des processus collectifs favorisant le soutien passif, voire le soutien actif, envers des gouvernances de type totalitaire.



Cet article devrait également renvoyer les partis politiques à leur propre finalité :

La mission des structures politiques doit-elle se limiter à proposer des alternatives sociétales en s'appuyant uniquement sur les processus électoraux et les instances parlementaires ou doit-elle intégrer un aspect plus large qui serait d'alerter l'opinion sur ses propres déviances inconscientes et d'organiser des actions de contre-pouvoir sous d'autres formes ?

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